Du paddle au padel, une appellation hors du commun

“Comment tu l’écris ?”. On vous a forcément posé la question un jour ou l’autre. L’étymologie du mot padel est sinueuse et Martín Echegaray revient sur les différentes évolutions de son orthographe.

Born in the USA

Paddel ou padel ? L’histoire du nom de la discipline a évolué plusieurs fois et sa dénomination a connu un destin étonnant. Au départ, Enrique Corcuera a nommé son invention “paddle-tennis”. En soi, le terme “paddle” est déjà une curiosité géographique : “c’est un sport beaucoup plus ancien que le nôtre, créé vers 1900. Il a d’ailleurs été renommé et s’appelle Pop Tennis. Il se joue aux États-Unis et a apparemment eu une série de conflits internes, y compris deux versions des règles”.

Officialisation en 2014

Jusqu’en 2014, le padel était le paddle. Martín Echegaray se rappelle qu’à ses débuts, la discipline s’appelait “Argentine Paddle Tennis” dans son pays natal : “l’Académie royale espagnole mentionnait le terme paddle dans son Dictionnaire pan-hispanique des doutes, parce que c’était celui qui était déjà utilisé en Espagne pour notre sport”. Il a fallu attendre 2014 pour que le changement soit officialisé. En l’espèce, l’évolution était inévitable comme l’explique l’ancien directeur technique de la fédération espagnole : “le groupe de travail qui allait créer la FEP a joué avec le nom. Comme ils devaient enregistrer leur organisation et que le nom n’était pas reconnu administrativement, ils ont utilisé l’acronyme P.A.D.E.L pour Promoción de Actividades Deportivas, Educativas y Lúdicas”.

Incongruité linguistique

La dénomination de la discipline a connu un tour inédit. Alors que, d’ordinaire, les termes anglais vampirisent le sport et s’imposent dans de nombreuses langues, le padel fait figure d’exception. En effet, c’est le terme hispanisé qui a été adopté par les anglophones. Royaume-Uni, Irlande, Australie, Canada, États-Unis : tous ont opté pour le “padel”. Désormais, une question s’impose : combien de temps cette incongruité durera-t-elle avec l’internationalisation et le boom de la pratique partout dans le monde ?

Publié par
François Miguel Boudet