Comment la FFT peut-elle aider les clubs privés ?

Depuis un an, on voit les clubs de padel privés de plus en plus remontés par la politique de la Fédération Française de Tennis vis-à-vis des clubs de tennis municipaux.

Si il ne faut surtout pas tomber dans la caricature ni opposer les différentes structures, les clubs de padel privés estiment que la FFT “déstabilise le secteur du padel au point d’avoir des conséquences sur les finances de certains clubs privés”.

Nous essaieront de faire un point sur ce que pense le privé. Puis nous proposerons des solutions pour trouver un meilleur équilibre.

Notez que nous avons enlevé les noms des clubs et des auteurs de propos dans cet article à leur demande.

Clubs privés / Municipaux : Même combat !

Nous allons surprendre peut-être avec cette phrase, mais après une enquête auprès de tous les acteurs du padel, on se rend compte que les propos, le discours, les mentalités sont souvent les mêmes entre clubs privés et municipaux. Ce sont des passionnés, intègres et veulent ainsi développer le padel. C’est le plus important.

Ce que reprochent les clubs privés à la FFT, c’est de “déstabiliser cette bonne entente via une politique déséquilibrée qui opposent parfois les privés aux municipaux”. 

A la FFT, on lui reproche régulièrement “de soutenir, de porter des investissements dans le padel dans des clubs de tennis municipaux qui sont à proximité d’un centre de padel privé“.

Notez toutefois, que de nombreux clubs de padel municipaux sont dans des conditions presque similaires à un club privé : L’investissement se fait en interne, sans aide publique et avec un objectif de retour sur investissement pour rembourser les prêts engagés.

Pour aller encore plus, nous observons qu’en réalité, de nombreux clubs privés et clubs municipaux pensent pareil !

Des subventions sans réelle politique ?

Ce qui est incroyable, c’est que des clubs municipaux regrettent que “la FFT, les régions, les municipalités ne réfléchissent pas au fondement d’une subvention accordée à un club par rapport à son environnement proche“.

On peut voir aujourd’hui des zones où il y a plusieurs clubs de padel municipaux à quelques km d’intervalles. Bilan, les joueurs s’éparpillent et c’est mauvais pour tout le monde au lieu de créer des relations et partenariats globaux dans une région.

Ces propos sont incroyables car ce sont les mêmes que de nombreux clubs privés qui s’agacent de voir la FFT “s’investir parfois dans des régions où le padel est déjà très présent par rapport à la demande“.

La vérité d’un jour ne sera certainement pas celle de demain. Plus la demande sera grande, plus il sera intéressant de proposer une offre adaptée, mais on a l’impression en écoutant les clubs que l’offre peut prendre le pas sur la demande et créer ainsi une instabilité dans ce sports, “un cercle vicieux où l’on voit ainsi l’ambiance se détériorer car trop de clubs et une ambiance qui en prend un coup, ça ne vous rappelle pas un autre sport ?

De nombreux acteurs craignent que “la FFT retombe dans ses travers. On a pourtant une bonne expérience avec la politique de la FFT avec le tennis. Aujourd’hui, elle continue de payer sa politique des années 80. Et aujourd’hui, elle est en train de renouveler sa politique dans le padel. Si elle continue ainsi, on va se retrouver avec une crise dans le padel avant même que notre sport s’envole“.

Une aide mal organisée

Les clubs dans son ensemble ne reprochent pas à la FFT de ne pas faire. Mieux : Les clubs reconnaissent que la FFT investit beaucoup dans le padel.

D’abord, il faut reconnaître que la venue d‘Hubert Picquier a été une bonne chose pour le padel. Il a été enfin reconnu par la FFT. Car jusque-là, c’était un peu du grand n’importe quoi puisque c’était le néant.

La venue de l’élu en charge du padel est clairement applaudi par de nombreux acteurs du padel. Hubert Picquier l’a d’ailleurs reconnu en 2018 et annonçait ainsi une nouvelle ère entre le padel et le FFT.

Le problème, c’est l’organisation générale de cet investissement.

ça manque d’équité et d’équilibre entre les clubs, joueurs et différents acteurs de notre sport

En tant que clubs privés, on est juste bon à développer le padel, à accueillir les principales compétitions de padel, à payer, à communiquer.

Mais sinon, nous n’avons strictement rien de la part de la FFT.

Conséquence :

Les joueurs se diluent entre plusieurs clubs de padel, et ce n’est bon pour personne

Le padel a besoin de monde. C’est un sport qui se pratique à 4. Il faut créer une ambiance d’avant-match, mais aussi d’après matchs. Or, le passé déjà prouvé que cette politique de la FFT a ses limites.

Subventionner, pourquoi pas, mais pas dans des zones où il y a déjà une offre importante.

Comment la FFT peut-elle apport un soutien financier aux clubs privés ?

La FFT ne peut pas subventionner des structures privées. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, mais la loi lui interdit de le faire.

C’est pourquoi nous proposons d’autres manières pour la FFT, de soutenir aussi les clubs privés.

Payer le juste prix aux clubs

Payer juste le prix aux clubs privés. En effet, on se rend compte que les clubs privés sont énormément sollicités par la FFT pour les principales compétitions, le circuit FFT PADEL TOUR, etc. Mais qu’au surplus, c’est le plus souvent aux clubs privés de faire l’effort d’accueillir ces événements.

Vous rendez-vous compte, pour le FFT PADEL TOUR, le cahier des charges est très dur pour les structures privées. Si on n’est pas un gros avec des ressources, on ne peut pas y participer et au final, ça coûte bien trop cher !

La FFT pourrait ainsi payer les prestations aux clubs de padel privés à son juste prix. Ce serait déjà une avancée importante et une bonne manière pour la FFT de montrer aux clubs qu’elle joue le jeu avec eux.

Proposer des dotations financières sur les grosses épreuves

Aujourd’hui les P2000 ne sont proposés que via le FFT PADEL TOUR, la FFT a un monopole sur ce type de catégorie. Mais demain, on anticipe que certains clubs vont pousser pour avoir la possibilité de proposer leur propre P2000.

Les clubs auront ainsi la possibilité de gérer directement ce type de tournois. Pourquoi la FFT ne serait pas partenaire de ces P2000 en fournissant par exemple la dotation financière ?

Simple à mettre en place, la FFT est partenaire et profite ainsi de l’énorme travail réalisé par le club. Sur le papier tout semble parfait.

Ce sont évidemment des propositions, n’hésitez pas à les commenter, les critiquer et à nous en proposer d’autres. Nous sommes preneurs !

Informations concernant les intervenants sur ce post : Nous avons dû malheureusement enlever tous les noms de clubs, gérants de clubs et joueurs qui sont intervenus dans cet article.

Publié par
Franck Binisti