Retour sur l’interview de Christian Collange, Président du comité padel de la ligue PACA, qui nous parle notamment des conséquences de la nomination au poste de Président de la FFT de Gilles Moretton pour le padel français.
Franck Binisti : Christian tu as été la semaine dernière réélu à la tête de la commission padel de la ligue PACA ?
Christian Collange : Oui tout à fait, nous avons fait les nouvelles élections suite au renouvellement de la liste de Jean-Claude Bousteau, donc automatiquement la commission a été mise en place et j’ai été renouvelé pour les 4 années à venir pour un deuxième “mandat” entre guillemets à la tête de la présidence de la commission padel PACA. On m’a promis une équipe sympathique, l’équipe a été validée, et maintenant il n’y a plus qu’à bosser !
Franck Binisti : On sait que tu as fait partie de l’équipe de Gilles Moretton avec Christophe Lesage, aujourd’hui quelle est la prochaine étape pour voir ce programme padel se déployer en France ?
Christian Collange : “Comme tu le sais je me suis engagé assez rapidement avec l’équipe de Gilles Moretton et Arnaud Clément pour plusieurs raisons. Même si il ne faut pas oublier ce qui a été fait de bien pour le padel, pour moi ce n’était pas suffisant, sinon je n’aurais pas été dans la nouvelle équipe !”
“J’ai complètement été séduit puisque vraiment les principes que je voyais sur le programme de Gilles Moretton le programme global (padel et tennis), correspondaient complètement à ce à quoi j’aspirais et cela amenait ce que je ne retrouvais pas dans l’ancienne équipe. J’ai tout de suite été clair, je me suis engagé avec eux, donc on a parlé padel bien sûr, c’est ce qui me passionne le plus aujourd’hui, même si j’ai un passé tennis : je suis BE2, j’étais joueur de tennis, j’étais à -2/6, j’ai été enseignant tennis… Tennis Padel Soleil pendant longtemps, j’ai travaillé au Cap d’Ail, j’ai monté le tournoi ITF cadets en tennis, j’ai travaillé avec Michel Borfiga et Louis Borfiga qui sont les personnes qui m’ont formé dans le tennis. J’ai donc un passé de tennis.”
Franck Binisti : Tu parlais de bonnes choses avant de parler de futur, c’est vrai que tu n’occultes pas ce qui s’est passé ces dernières années : que mettrais-tu au crédit de l’ancienne équipe ?
Christian Collange : “C’est vrai qu’il ne faut pas occulter le Covid qui a bloqué un peu tout le monde, mais outre la période Covid, j’étais à la commission générale, donc on a quand même bossé, on a parlé padel. Je n’étais pas toujours d’accord avec ce qui se faisait mais il y a eu des choses de faites. Bonnes ou pas bonnes. Il y a eu des aides pour le padel, le FFT Padel Tour. A mon avis cela a été fait maladroitement, il y avait plus urgent que le haut niveau. Il ne faut pas occulter la base du padel, les clubs. Le haut niveau c’est important, mais il ne faut pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. “
“Au niveau de la ligue PACA, on a lancé plein de choses : circuit jeunes, détections, matchs par équipes, etc. On a lancé beaucoup de choses. Mais j’aurais aimé qu’il y ait un lien avec la Fédération pour que ce soit mis en place au niveau national. On fonctionnait un peu par clans, c’est dommage. Ce qui m’a gêné aussi c’est que la gouvernance était trop descendante. Les clubs privés ont été oubliés, on n’allait les voir que pour organiser des compétitions chez eux. “
“Je me suis retrouvé complètement dans le discours de la nouvelle équipe. Maintenant il va falloir le mettre en place, mais déjà quand le discours est bon au départ, on est sur la bonne longueur d’ondes.”
Franck Binisti : Quelles seront les choses mises en place dans les prochaines semaines ? Quels sont les principaux chantiers pour la FFT ?
Christian Collange : “Le programme va se décanter mi-mars. Gilles Moretton, Arnaud Clément et toute l’équipe vont décider comment ils veulent fonctionner avec le padel. Il y aura une équipe dédiée au padel, c’est certain. L’urgence à la FFT aujourd’hui c’est d’aider les clubs, et de préparer Roland-Garros.
Pour moi, le plus important c’est d’écouter les clubs, les privés notamment. On a beaucoup à apprendre d’eux, et il ne faut pas les utiliser que quand on a besoin d’eux pour faire des tournois. Il faut aller vers eux et rassembler la famille padel en France. Il faut aussi fédérer une équipe padel avec des interlocuteurs vraiment importants.
Il faut une licence padel pour pouvoir identifier le joueur de padel, qu’il sente que c’est une discipline à part entière, et pas une discipline dérivée. Peut-être une licence padel, une licence tennis, et une licence pour les deux, je ne sais pas il faut avoir l’opinion générale et voir avec l’équipe en place, mais dans tous les cas il faut qu’il y ait une évolution de la licence actuelle.
Ensuite, l’enseignement du padel, un diplôme va sortir, on a besoin de structurer la base du padel, qu’on ait une vraie unité de formation du padel en France.”
Franck Binisti : Repenser le FFT Padel Tour, qu’est-ce que cela implique ?
Christian Collange : “Le circuit FFT Padel Tour était pour moi une très bonne idée, mais pour moi l’important c’est le développement. Ce circuit a le mérite d’exister mais il faudrait que chaque tournoi soit la fête du club et de la ligue qui l’accueillent. Pour moi il faut aider les clubs, pour qu’ils soient gagnants. Et pourquoi pas marier cela à des compétitions avec d’autres catégories, mettre les jeunes en avant, et une remise des prix à la fin avec tout le monde.”
Franck Binisti : Les places publiques uniquement pour des exhibitions, pour de la promotion autour du padel ?
Christian Collange : “Les places publiques doivent être utilisées pour montrer le padel, faire des animations pour les jeunes, les seniors, pour toute la masse padel. Peut-être faire la finale (des P2000) sur la place publique, et tout le reste pour de l’animation. La Suède ou l’Italie sont en train d’exploser grâce à des VIP qui ont popularisé le padel, avec notamment des exhibitions avec des footballeurs. On a besoin des personnalités pour faire la promotion du padel.
En France, on pourrait faire venir Didier Deschamps, Flo Thauvin ou des tennismen dans des exhibitions avec les meilleurs joueurs de padel français pour faire découvrir le padel.
Franck Binisti : La France a-t-elle raté le coche par rapport à des pays comme la Suède ou l’Italie pour le développement du padel ?
Christian Collange : “En France, le privé ne se sent pas aidé, on est dans une conjoncture très compliquée en plus. En Suède, je pense que les structures sont plus aidées, mieux accueillies. Prendre une structure privée avec tout ce que cela implique en France, c’est difficile. Il faut trouver des passerelles entre le privé et le public, pour servir le développement du padel. J’ai toujours été mécontent de ce qui se passait pour les privés !”
Pour retrouver l’interview dans sont intégralité :