Alors que l’on voit de nombreuses paire se faire et se défaire en France comme en Espagne, une paire montre un état d’esprit sans équivoque : Johan Bergeron / Bastien Blanqué. Complice sur un terrain comme dans la vie, on apprécie les liens qui se sont tissés entre ces deux phénomènes du padel français.

Focus sur les champions de France de padel en titre, leur début d’année et leurs ambitions.

Padel Magazine – Le planning de ce début de saison…

Bastien Blanqué – Après 4 semaines de vacances à Toulouse avec la famille et les amis, j’ai reprise mi-janvier l’entraînement physique dans le centre privée Sport Pro Santé à Toulouse. Un programme de 6 semaines  très intenses d’entraînements physique. 

Depuis quelques jours mes séances physiques sont réduites aux matins. Les après-midi réservés au padel avec Alexis Salles, Nicolas Trancart et Manu tecles. Je fais du panier et du jeu en diagonale.

Pendant les deux mois en France, je recherche des sponsors intéressés par notre projet. Et le 20 février, je rejoins Jo pour débuter notre saison ensemble.

Johan Bergeron – Après avoir rechargé les batteries chez moi à Lyon, je suis retourné à Madrid pour m’entraîner. Au programme : Padel avec Ramiro Choya et physique avec Borja (préparateur physique de Sanyo). En ce moment je m’entraine avec Peter Alonso (40 ème mondial), Sergio Alba, et parfois avec Allemandi (n°20 WPT).

PM – Comment sont orientés vos entraînements ?

BB – La grosse préparation physique est primordiale. Jo a prit un des meilleurs préparateur d’Espagne. Moi je m’entraine chez Sport Pro Santé.  Beaucoup de joueurs professionnels de tous sports passent par cette salle.

Concernant le Padel, On reprend le panier, les bases techniques et on essaie de retrouver les zones de jeux. Avec ensuite du jeu en diagonale pour toucher le plus de balle possible.

JB – C’est la reprise pour tout le monde donc les entrainements sont à base de technique et de choix des zones en fonction de la balle reçue. C’est important car avec les vacances c’est vrai qu’on oublie des choses plutôt simple tactiquement. Ma grosse évolution cette année est d’avoir engagé un préparateur physique reconnu ici.

PM – Vos objectifs sur cette année ? Etes-vous loin d’atteindre des pré-qualifs du WPT ?

BB – L’objectif cette année : Rester au top en France en conservant notre titre de champions de France et notre place de numéro 1 Français. Au World Padel Tour, nous espérons arriver en Prévia sur plusieurs tournois, c’est-à-dire gagner 3 matchs en Pré-prévia pour espérer une 120ème place mondiale…

JB – L’objectif c’est donc clairement de faire plus de WPT que l’année dernière pour essayer d’atteindre le TOP 120 mondial.  Il faut jouer dans le TOP 60/70 pour atteindre les qualifs chez les hommes. On a encore du chemin à parcourir !

PM – Quelles sont les différences aujourd’hui entre vous et une paire régulière des pré-qualifs ?

JB – La grande différence c’est la régularité. Eux sont capables de ne pas faire la faute tout en mettant une grosse pression sur les équipes adverses avec des volées tranchantes, des bons lobes qui ne permettent pas de finir le point…

BB – Comme le dit Johan, la régularité tout en étant très tranchant.

PM – Connaissez-vous votre planning cette année ? Allons-nous vous voir régulièrement en France ?

BB – Notre programmation commence à prendre forme, il nous manque les Challengers du World Padel Tour à caler.  Nous allons partir sur 11 tournois français + le championnat de France et les qualifs aux championnats du monde. 

JB – Le premier World Padel Tour sera à Barcelone mi-Mars. Notre premier tournoi français sera le My Padel Tour mi-Avril au casa Padel.

PM – Que devez-vous travailler ensemble pour réussir à faire des coups sur le circuit professionnel ?

BB – Nous devons continuer avec nos qualités, c’est à dire rester soudé !

En Espagne, dès le premier match en pré-prévia il y a déjà 200-300 personnes dans le complexe, que des espagnols, ils mettent énormément d’ambiance ce qui peut parfois  perturber.

Nous sommes la seule équipe française sur le circuit, tous les joueurs espagnols se connaissant, c’est une situation difficile, totalement à l’inverse de la France.

JB – Je pense qu’il faut qu’on continue ce que l’on fait actuellement. Cette 1ère année a été bonne. Mais il faut un temps d’adaptation sur le WPT. Nous sommes la seule équipe française ET tout le monde se connait. Cette année le plus gros cap à passer c’est justement de réussir a jouer notre jeu dans cet environnement..

PM – Avec votre expérience, quelles sont les différences entre la France et l’Espagne, dans le jeu et la manière de s’entraîner ?

BB –  A Madrid, où nous sommes basés, presque tous le joueurs pro s’y entraînent. Les conditions sont donc parfaites pour progresser : Les complexes, entraîneurs, joueurs, etc. tout y est.

En France nous avons le défaut de jouer trop « Tennis » ou alors de trop « jouer doucement » .

En Espagne, on nous apprend à jouer doucement avec du changement de rythme. Bilan : On réalise qu’on joue vite tout en jouant par moment doucement. Paradoxale et pourtant, ce jeu permet aux meilleurs joueurs d’être au top mondial. Là-dessus, la France doit vraiment apprendre.

Ensuite en France, nous avons beaucoup de joueurs de raquettes et du coup on oublie de leur dire que le padel c’est aussi laisser passer la balle (Pour les faire rebondir sur les murs), varier les effets et les zones, faire le bon lobs… En Espagne, en loisir, il y a beaucoup de joueurs bien moi

ns doués qu’en France et pourtant ils jouent plus padel car on leur apprend à jouer avec le terrain.

Il faudra certainement 5 à 10 ans à la France pour grimper dans la qualité des prestations globales d’entrainement. On compte bien pouvoir ramener toute l’expérience accumulée en Espagne en France. 

JB – L’Espagne a des années d’avance sur la France… Rien que les structures, il y a des clubs de 8/10 terrains minimum presque tous les 5km et encore… Tous les joueurs professionnels sont ici ce qui rend les conditions d’entrainements parfaites.

Dans le jeu ce que je retiens c’est qu’on entend souvent “Au padel il faut jouer doucement“, c’est vrai, mais on apprend ici à surtout jouer en changeant le rythme. Jouer doucement c’est bien, mais lorsqu’on a une balle pour finir il faut finir.
C’est une chance pour nous d’être ici au contact des meilleurs et c’est vrai qu’on essaie d’apporter tout ce que l’on apprend ici en France quand on revient.

Que reproches-tu à ton partenaire de padel ?

 

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.