En vu des nominations pour intégrer la team France de padel, nous avons souhaité vous faire connaître l’un des meilleurs joueurs de droite en France : Kevin Fouquet.

Considéré comme déjà un ‘”ancien” alors qu’il n’a que 25 ans, vous comprendrez que le padel fait partie de sa vie depuis plus d’une décennie.

Passionné et sérieux sont certainement les mots qui lui correspondent le mieux. L’azurien, convoqué pour le stage de padel Team France Padel, nous dit tout !

Padel Magazine – Kevin, le padel et toi, on peut dire que ça coule dans tes veines depuis très longtemps ?

Kevin Fouquet – J’ai 25 ans et ça fait maintenant 15 ans déjà que je joue au padel. Donc effectivement, je crois que le padel fait partie totalement de ma vie depuis fort longtemps. Durant toutes ces années, j’ai fait les tournois sur le circuit français bien avant que cela appartienne à la FFT en étant régulièrement dans les 10 ou 5 meilleurs joueurs français. J’ai également eu la chance de faire trois championnats du monde junior, mes meilleurs souvenirs, (2 en Espagne et un au Brésil) et aussi deux championnats du monde sénior à Calgary et à Cancun.

Côté professionnel, je suis également dans le padel puisque j’ai travaillé puis géré dans les dernières années le Real Padel Club à Sophia-Antipolis, club créé par Robin Haziza et Jérémy Ritz.

Aujourd’hui, je vais prendre la direction d’un nouveau club de padel qui est en train de se monter toujours dans le sud de la France, le HUB PADEL, qui fera son ouverture dans 1 mois si tout va bien. J’espère avoir l’occasion d’en reparler dans le détail plus tard si tu le veux bien 🙂

Comment cela se fait-il que tu sois tombé si tôt dans le padel ?

Je suis tombé dans le padel vers mes 10 ans dans le club de tennis de mon père à Sant’estello (Ndlr. Patrick Fouquet, actuel sélectionneur de l’équipe de France de padel).

Il avait découvert le padel en Espagne lors de vacances. Il a ensuite tout de suite voulu mettre un court dans son club. Moi, je faisais partie d’un groupe de 7-8 jeunes qui s’entraînait au tennis. On a essayé le padel et à partir de là, on a quasiment tous laissé le tennis pour se mettre au padel et s’entrainer. C’était pour nous beaucoup plus ludique et on s’amusait 10 fois plus ensemble à jouer au padel que s’entrainer au tennis. Du coup tout le club s’est également mis au padel, et on a commencé à voyager très tôt sur les tournois dans toute la France (essentiellement dans le sud à l’époque) avec la  camionnette du club,  c’était génial pour nous.

Le tennis n’a pas eu un grande influence sur ton padel actuel ?

J’ai joué qu’un an et demie au tennis de 9 ans jusqu’à 10-11 ans, donc je n’ai pas vraiment de passé de tennis. En plus de ça j’étais pas bon du tout, j’ai dû être 30/3 au maximum du coup ça ne m’a pas trop aidé… Mais j’aurais aimé jouer un peu plus quand même pour avoir des bases plus solides. Du coup j’ai fait que du padel de mes 10-11 ans jusqu’à aujourd’hui.

Vois-tu des différences dans le jeu depuis ces 15 dernières années ?

Oui il y a une grande différence, le padel s’est développé de manière spectaculaire depuis 3 ans dans toute la France et continue à se développer. On a de plus en plus de terrains chaque année, des nouveaux clubs qui ont ouvert partout et qui travaillent à la renommée du padel, c’est top pour le développement du sport.  Tout ça fait qu’il y a de plus en plus de joueurs qui se sont mis au padel et notamment des joueurs qui ont été ou sont encore très bons au tennis pour la partie compétition, qui progressent très vite et qui sont compétitif de suite.

Du coup le niveau général a augmenté. Il n’y a plus de match facile sur les tournois.  Dès les 8ème  de finale tout est accroché. On a aussi beaucoup plus de tournois qui sont organisés, mieux organisés avec la National Padel Cup, Le My Padel Tour en encore le Head Padel Open et mieux relayé avec Padel Magazine . Pour les joueurs c’est très agréable et ça permet également aux passionnés de padel de suivre les résultats et les actualités.

Penses-tu pouvoir faire partie de la liste des 12 joueurs sélectionnés dans la Team Padel France ?

Très difficile d’y répondre. Déjà je fais partie des convoqués pour le stage de padel, ce qui est une bonne chose. Mais pour moi il y a à l’heure actuelle 3 paires qui sont favorites par leurs résultats et/ou leurs historiques (Blanqué/Bergeron ; Tison/Maigret ; Haziza/Scatena).

Ensuite, il y a entre 15 et 20 joueurs qui peuvent se battre pour les 2 places restantes. Donc ça va se jouer à pas grand chose jusqu’au dernier moment. Il reste également toute une saison à jouer donc il peut y avoir beaucoup de surprises d’ici là. En tout cas rien n’est joué et ce sera très compliqué.

Ton coup préféré ?

Les coups que je préfère et dans lesquels j’ai le plus confiance sont le smash plateau (ou bandeja pour les espagnols). Comme je suis petit, ça surprendra personne… je suis obligé de faire 5000 smashs par match. Et je dirai aussi le jeu global avec les vitres.

Le coup que tu aimes le moins ?

Le smash tapé pour finir, je sors aucune balle c’est effrayant. Ma position préférée : à droite vu mon déficit de puissance, même si j’ai commencé à jouer à gauche plus jeune et que j’aime bien y jouer de temps en temps. Je pourrais peut-être jouer à gauche mais avec un grand gaucher, ce serait la seule solution…

Pour ces championnats de France de padel, avec qui joueras tu ?

Je vais jouer avec Maxime Moreau

Ton coup de gueule

C’est pas vraiment un coup de gueule, mais juste une envie avec le développement à venir. J’aimerais que le padel garde sa mentalité simple avec ce qui fait sa force, c’est-à-dire une ambiance conviviale où les gens ne se prennent pas la tête et où tout le monde se retrouve après une partie ou un match autour d’un verre, comme c’était le cas au tennis avant.

Le plus important dans le padel c’est la bière d’après-match.  Et non pas que les gens apportent un peu la mentalité qu’on voit dans le tennis actuel où les joueurs ont tendance à se croire plus fort que les autres, à parler sur les adversaires et où ils jouent et s’en vont. Le sport c’est simple, si tu es plus fort faut le démontrer sur le terrain, c’est là où il faut se battre et être compétitif après c’est fini ça sert plus à rien de parler.

Tu dois avoir de belles anecdotes

C’est pas l’histoire la plus drôle de l’année, mais c’est une petite anecdote. C’était en 2005 à Badajoz en Espagne, on était parti faire les championnats du monde junior avec l’équipe de France qui durait sur 1 semaine.

Toutes les sélections étaient réunies dans le même hôtel. Le soir du dernier jour de la compétition, toutes les équipes et tous les jeunes avaient décidé de sortir en ville pour fêter ça. Après avoir séjournées dans quelques pubs, les sélections se sont dirigées vers une boîte de nuit : problème tout le monde n’avait pas l’âge pour rentrer dont moi parce que j’avais 13 ans (et un certain Nicolas Trancart champion de France -14ans), avec en plus un videur à l’entrée.

Mais les autres joueurs de l’équipe voulaient absolument nous faire rentrer et on était pas trop contre. Du coup moi qui mesurais 1,20 m on a décidé de me mettre entre 2 coéquipiers de plus d’1,90m, Julien Weiler et Laurent Belloti. Au fur-à-mesure que la queue avançait les 2 se collaient pour ne pas qu’on me voit. Arrivé devant le videur et complètement écrasé, il commence à regarder la tête de Julien puis de Laurent et nous laisse passer sans me voir, le plan parfait. Du coup tout le monde avait pu rentrer et on a continué la soirée avec toutes les sélections. A noter que Nicolas était entré aussi mais on ne sait pas comment…

Et pour l’histoire, il y avait aussi lors de ce championnat du monde déjà un certain Paquito Navarro, et 2 autres qu’on connait mieux en France Jorge De Benito et Fermin Ferreyra. Mais on ne dira pas ce qu’ils ont fait cette nuit là pour préserver leur carrière…

Propos recueillis par Franck Binisti

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.